Je me sens toujours mal avant mes règles
SPM, le mot est connu de beaucoup d’entre vous, mais pourtant souvent minimisé. Il peut revêtir plusieurs forme, rush sur le sucré, irritabilité, gonflement et prise de poids mais aussi crise de larmes, maladresses, fatigue physique, transit perturbé, céphalées plus ou moins violentes ….cette période du cycle peut être source de nombreux désagréments. On estime que le SPM touche 20 à 50% des femmes en âge de procréer ! Le chiffre est énorme. 5% de ces femmes souffriraient d’une forme sévère appelé Désordre ou Trouble Dysphorique Prémenstruel (TDPM). Pourtant, face à plus de 150 symptômes attribués au SPM, une majorité (dont certains font parfois partie du corps médical) tend à décrire comme « normale » selon Aviva Romm, toute situation de SPM.
Continuer à subir ?
Ou prendre en mains les choses pour stabiliser son terrain et mieux vivre cette période ?
Quand le mal être affecte votre qualité de vie, la question ne se pose plus. Souffrir, se sentir mal et subir la situation n’est pas normal.
Nous allons aborder 4 « symptômes » du SPM mais bien sûr, il y a plein d’autres qui mériteraient un petit point. Nous y reviendrons plus tard.
Quelques différents symptômes possibles
Différents symptômes Physiques
Ballonnements – Douleur et tension mammaires – Variations de l’appétit – Constipation/transit perturbé – Crampes, pesanteur, pression sur le bas de l’abdomen – Etourdissements / vertiges – Tendance aux ecchymoses – Fatigue ou Manque d’énergie – Céphalées – Insomnie, avec difficultés d’endormissement ou veille nocturne -Douleurs articulaires et musculaires – Nausées / vomissements – Problèmes cutanés (acné, dermite localisée, eczéma…) – Perte de libido – Gonflement mains / pieds – Prise de poids – Palpitations – Maux de dos …
Différents symptômes Psycho-émotionnels
Agitation – Anxiété – Confusion – Crises de pleurs – Déprime voire Dépression – Difficulté à se concentrer – Hypersensibilité émotionnelle – Troubles de mémoire – Irritabilité – Sautes d’humeur ou aggravation des troubles de l’humeur déjà présents – Nervosité – Accès de colère – Irascibilité…
et du côté des causes possibles
Ce sont des hypothèses encore à l’heure d’aujourd’hui, car les causes sont toujours mal connues.
Les taux d’Oestrogènes et de Progestérones fluctuent de façon normale dans le corps en fonction des moments du cycle. Différentes formes de déséquilibre oestrogène-progestérone peuvent se mettre en place dans le corps :
- Chez certaines, le taux de Progestérone serait au départ anormalement peu élevé et entrainerait ensuite un excès d’oestrogènes (on parle d’Hyper-oestrogénie relative dans ce cas).
- Il y a celles pour qui le taux de Progestérone est normal mais c’est celui des oestrogènes qui est trop élevé (on parle d’hyper-oetrogénie vraie, alors).
- Enfin, c’est parfois le taux de Progestérone qui est trop élevé par rapport à celui des oestrogènes (on parle alors d’Hyperprogestéronémie).
Dans certains cas, il y a une problématique de « communication » de l’axe Hypophyse-Hypothalamus-surrénales avec :
- soit un déficit en sérotonine (agissant sur l’humeur, le bien-être), avec sous-jacente une possible problématique de glycémie (le cerveau ayant alors besoin de glucides pour « fabriquer » la sérotonine)
- soit un stress présent de façon régulière, qui avec son cortisol (hormone du stress) entrant en compétition avec la Progestérone empêche cette dernière d’agir comme elle le doit normalement.
Déséquilibre hormonal, mais également déséquilibre des neurotransmetteurs et hormone de stress peuvent donc être en cause lors d’un SPM. A cela peut s’ajouter voir être des causes sous-jacentes : des carences en vitamines et minéraux souvent présentes dans nos vies contemporaines (magnésium, calcium…), un problème de thyroïde non diagnostiqué ou encore un taux de vitamine D faible pouvant jouer un rôle dans des symptômes dépressifs, sans oublier les perturbateurs endocriniens présents absolument partout (ou presque, Cf. l’article sur Octobre Rose, 1ere partie) qui peuvent augmenter anormalement un taux d’oestrogènes par exemple.
Vous comprendrez donc la nécessité d’agir à plusieurs niveaux et sur plusieurs mois, avec les plantes pour rééquilibrer le corps, comme par exemple le Framboisier, le Gattilier ou encore la Sauge officinale, mais également en changeant votre alimentation et votre hygiène de vie de façon définitive. Nous allons voir 4 situations régulièrement rencontrées par les femme avant leurs règles.
Avant tout, je vous rappelle que ces éléments sont donnés à titre d’information. Je ne pose aucun diagnostic, car ils sont réservés à votre médecin. Ma pratique est complémentaire et ne remplace en rien un avis médical. Lorsque cela est possible, vous pouvez informer votre médecin traitant de votre démarche. D’autre part, Certains troubles nécessitent un suivi médical (comme par exemple le TDPM)
Enfin si vous suivez un traitement médicamenteux, demandez à votre médecin ou pharmacien si les plantes auxquelles vous pensez sont « compatibles » avec votre traitement.
Je me jette sur le sucre...
Palpitations, maux de tête voire étourdissements peuvent aussi y être associés.
C’est plus fort que vous ! De 2 à 3 jours avant les règles, vous avez comme une frénésie d’aliments sucrés. Pourquoi ? Il y a souvent un problème de glycémie en jeu comme abordé plus haut.
Soit, parce que l’insuline ne joue plus son rôle de régulation du taux de sucre dans le sang. L’insuline, qui est l’hormone sécrétée par le pancréas, permet la régulation soit par utilisation par vos cellules, soit par stockage de ce sucre. Sa sécrétion peut être déréglée par une alimentation inadéquate, par exemple, entrainant une surproduction d’insuline avec petit à petit une résistance à cette hormone de la part du corps. Si le taux d’insuline est trop bas (ou trop élevé), il perturbe le fonctionnement de la progestérone lors de la 2nde phase du cycle (phase lutéale), car cette dernière joue aussi un rôle dans la réaction de vos cellules à l’insuline. Vous vous retrouvez à avoir envie d’aliments sucrés par une légère hypoglycémie.
Soit il y a une mauvaise communication entre l’Hypophyse, l’hypothalamus et les surrénales : la fluctuation hormonale vient gêner la bonne synthèse de la sérotonine. Afin de maintenir son niveau, votre cerveau tente de « fabriquer » de la Sérotonine (hormone du « bien-être », de la sérénité dont il manque à un moment X) et vous réclame des glucides afin de la synthétiser ! Oui, votre corps cherche une solution de compensation.
La 1ere des choses à faire sera donc de revoir votre alimentation. C’est basique, et parfois cela suffit. Des céréales semi-complètes voire complètes ensuite, comme riz, patate douce, sarrasin, quinoa (qui n’est pas une vraie céréale ok!), millet ou pain au levain, …à chaque repas. Associées avec des protéines, de bons gras (huile de chanvre, noix ou cameline pour les Omégas 3 par exemple, huile d’olive pour la cuisine quotidienne) permettront de limiter grandement les phases de « manque ». Attention à vos consommations de farines et sucres blancs. D’autre part, jeûner ou sauter des repas sera toujours contre-productif sur le long terme dans cette situation. La présence d’un déséquilibre en neurotransmetteur, d’une déficience de communication sur l’axe Hypophyse-Hypothalamus-Surrénales et d’un déséquilibre hormonal entraine une sur-sensibilité de vos « récepteurs ». En jeûnant, non seulement vous créerez un stress supplémentaire pour votre corps, et finirez par vous priver d’un certain nombre de nutriments nécessaires au moment de votre cycle. Mais vous augmentez également le déséquilibre déjà en place avec des symptômes eux aussi augmentés. Si les changements alimentaires vous semblent trop difficiles à mettre en place, n’hésitez pas à vous faire aider si besoin.
A la clé : meilleure humeur, meilleure énergie, diminution des fringales, moins de sautes d’humeur…
Côté plantes ? Arrêtez de rêver, il n’y a pas de plantes magiques qui coupe l’envie de sucre. Par contre, certaines peuvent vous aider en complément de changements alimentaires, à réguler votre glycémie. Et c’est bien le but recherché ! La cannelle de Ceylan (Cinnamomum verum), le Noyer (Juglans regia) ou encore le Murier noir (Morus nigra) ou Murier blanc (Morus alba) peuvent par exemple être très utiles. Ils viennent rééquilibrer, réguler, en parallèle d’une alimentation adéquate.
Je suis irritable avec tout le monde, je dors mal, je suis anxieuse...
L’humeur change souvent selon ls différentes phases du cycle. C’est parfois extrêmement flagrant. Dans la 2nde partie du cycle, la phase lutéale, il y a une chute des oestrogènes avec normalement une prédominance de la progestérone. L’hypothèse est que dans cette situation, le taux de progestérone serait trop bas par rapport à celui des oestrogènes. Soit parce que la sécrétion de la progestérone serait naturellement trop basse, soit parce que les oestrogènes seraient sécrétés ou présents en excès (trop de perturbateurs endocriniens par exemple) ou alors mal éliminés par la détoxification hépatique.
Côté plantes ? En parallèle d’une hygiène alimentaire remise à plat si besoin, il faudra agir à plusieurs niveaux. Tout d’abord chercher à rééquilibrer le cycle éventuellement et à condition qu’il n’y ait pas de contre-indications : le gattilier (Vitex agnus castus) ou encore l’alchémille (Alchemilla vulgaris) seront utiles. En 2nde partie de cycle, agir sur l’anxiété, le sommeil, la nervosité avec des plantes calmantes, sédatives voire anxiolytique sera fort utile. Mais il faudra également et surtout soutenir le travail du foie avec des plantes comme le Pissenlit (Taraxacum officinale), la Bardane (Arctium lappa) ou encore la Fumeterre (Fumaria officinalis) ou l’Artichaut (Cynara scolymus) en complément alimentaire. S’assurer que d’autres perturbateurs comme le stress ne sont pas présents sera aussi utile. Cela peut nécessiter la mise en place d’un vrai « programme » sur plusieurs mois, parfaitement personnalisé. Car certaines auront plus besoin de refonte alimentaire et de soutien du foie quand pour d’autres ce sera plantes calmantes et équilibrage de la progestérone. Pas de règle immuable, chaque femme est différente !
La vue de l'énergétique chinoise
Ces 2 symptômes seront bien sur regardés avec une autre paire de lunettes. On cherchera à savoir comment se comporte le Foie dans les 2 cas, mais également la Rate (liée au système digestif de façon générale). Car des envies sucrées trop présentes peuvent dénoter d’un gros vide de cet organe. Colère, humeur, mais également les fonctions d’éliminations seront abordés tout comme le régime alimentaire quotidien. Les plantes choisies viendront travailler sur le terrain de la personne, afin d’affiner le travail des précédentes citées et apporter une réponse plus profonde. Il est difficile de citer des plantes médicinales car un symptôme peut être en lien avec des syndromes différents, mais Basilic (Occimum basilicum) ou encore Pissenlit (Taraxacum officinale encore lui, mon chouchou) seront par exemple possibles.
Nous aborderons dans la seconde partie (d’ici une dizaine de jours patience !) tout ce qui concerne les larmes et autre déprime ainsi que la prise de poids souvent présente avant les règles.
Retenez bien que vos symptômes, ont souvent des causes qui sont en lien avec différents systèmes de votre corps. Une réponse globale, intégrative en quelque sorte est la meilleure chose qui soit. Il faut accepter de se remettre en cause, de changer ses habitudes pour retrouver un mieux-être.
Chacune réagissant différemment aux plantes médicinales et changements, cela peut nécessiter plusieurs mois. Moins vous attendez pour prendre les choses en mains, mieux votre corps répondra. Ne baissez pas les bras, et n’hésitez pas à trouver la bonne personne pour vous accompagner dans ce changement.
Sources : https://www.msdmanuals.com/fr/accueil/probl%C3%A8mes-de-sant%C3%A9-de-la-femme/troubles-menstruels-et-anomalies-du-saignement-vaginal/syndrome-pr%C3%A9menstruel-spm#:~:text=Dans%20le%20cadre%20du%20SPM,par%20la%20femme%20elle%2Dm%C3%AAme.