Indispensable lavande
Qui ne connait pas la Lavande ? Qui n’a pas dans son jardin ou sur son balcon un pied de lavande ?
Certes, quand on s’intéresse à l’aspect décoratif ou odorant de la plante, on ne souci pas de la variété pouvant apporter des propriétés médicinales.
C’est une plante que nous connaissons tous, mais c’est de la variété Lavandula angustifolia dont nous allons parler ici.
Il existe une autre Lavande utilisée en médicinal, c’est la Lavande aspic, Lavandula latifolia, qui n’a ni la même odeur que la précédente (elle est plus camphrée), ni tout à fait les mêmes propriétés.
Et il y a bien sûr les hybrides, comme le Lavandin ou encore la Lavande stoechas. Ces autres Lavandes ne seront pas abordées dans cet article.
De même, je n’aborderai pas les vertus de l’huile essentielle mais parlerai seulement de la plante sèche, de l’hydrolat ou de l’alcoolature.
Quelques (très) rapides infos botaniques et jardinières
La Lavande vraie ou Lavande officinale est une plante de la famille des Lamiacées.
Son nom latin est Lavandula angustifolia mais elle a de nombreux noms communs : Lavande vraie, officinale, commune, fine, faux nard, à feuille étroite….
La Lavande vraie pousse à l’état sauvage souvent au dessus de 400/ 800m d’altitude, dans les garrigues. Sauvage, elle n’a pas beaucoup de fleurs mais son parfum est incroyable ! Les cueilleurs l’a récolte traditionnellement à la faucille avec un drap noué sur l’épaule formant un sac.
Cette lavande sauvage étant utilisée pour produire de l’huile essentielle, les cueilleurs professionnels sont forcément sensibilisés à la préservation des ressources (Association AFC). Sinon, de nombreux paysans herboristes cultivent la Lavandula angustifolia et distillent pour obtenir hydrolat et un peu d’huile essentielle. Même si à ce jour, la lavande vraie sauvage n’est pas sur la liste des plantes menacées (préoccupation mineure selon l’INPN*, il peut y avoir des statuts différents selon les régions, à vérifier donc).
C’est un sous-arbrisseau dont la souche devient ligneuse avec le temps. Elle forme des buissons denses. Les rameaux sont à feuilles étroites, légèrement duveteuses et de couleur vert-gris. Une longue tige, dépourvue de feuilles, porte l’inflorescence en épi à la couleur bleue si typique.
Très facile à implanter au jardin, c’est une plante qui ne demande pas de grands soins par la suite.
Plus elle souffre, plus elle a de chaleur à disposition, plus la partie aromatique sera présente et puissante.
Oubliez les terrains argileux, lourds, humifères, les arrosages réguliers….Non, il lui faut du sec, du calcaire et du soleil. Après tout, c’est une méditerranéenne non ?
La floraison débute en général en juillet mais dépend également de la météo et des températures bien sur.
Grande plante mellifère, les butineurs de toute sorte l’adorent et le nectar est abondant. Certains apiculteurs font d’ailleurs un miel spécifique de lavande, donc plutôt côté Provence, car le champ doit être conséquent pour nourrir une ruche.
Comme toujours, je vous rappelle que les éléments suivants sont donnés à titre d’information. Ils ne remplacent en rien un avis médical. Si vous suivez un traitement médicamenteux, demandez à votre médecin ou pharmacien si les plantes auxquelles vous pensez sont « compatibles » avec votre traitement.
Pourquoi est-elle incontournable ?
Pour les nerveux - les enfants - la peau et contre les douleurs
C'est une grande équilibrante nerveuse
Elle est traditionnellement utilisée pour ces vertus calmantes, anxiolytiques et analgésiques : elle apaise l’humeur et aussi certaines douleurs.
Elle est donc très utile donc sur la sphère nerveuse. Stress, anxiété, tension nerveuse….elle aide à relâcher les tensions psycho-émotionnelles et est facile d’utilisation en tisane. Le seul bémol peut être son goût : pour certains c’est enivrant et délicieux. Et pour d’autres, ils auront la désagréable sensation de boire du parfum… (même si les HE qu’elle contient son insoluble dans l’eau).
Elle aide aussi à retrouver un sommeil plus serein grâce à son action légèrement sédative (à prendre en tisane au goûter par exemple ou 1 à 2h après le repas du soir). Elle peut également être utilisée en bain pour apaiser adultes et enfants (voir la fiche Camomille matricaire pour le dosage de plante dans l’eau du bain).
Son action anxiolytique peut aussi être utile dans les coup de blues, le moral en berne (surtout les printemps pluvieux comme cette année 2024 😉 ) ou quand démotivation et moral dans les chaussettes se cumulent. Son côté équilibrant peut aussi jouer le rôle de tonique particulièrement au niveau cérébral (elle se marie très bien au romarin dans ce cas).
Préparation d’une tisane pour adulte : préparez une infusion avec 1 cuillère à café rase de fleurs pour 1 mug d’eau (environ 250ml) – porter l’eau à frémissement et la verser sur vos fleurs – laisser infuser 10mn max. à couvert puis filtrer et boire avec une touche de miel éventuellement.
Elle rend de grands services au système digestif
Quand les émotions sont « dans le ventre », que le stress entraine douleurs et spasmes digestifs, une infusion de lavande a toute sa place.
Elle limite également les ballonnements, flatulences, météorisme ou fermentations, elle aide vraiment à soulager ses désagréments.
La Lavande peut soutenir le Foie, car elle a un côté cholérétique (qui stimule la sécrétion de bile). Et est très utile quand une faiblesse hépatique/digestive déclenche des maux de tête voire des migraines. Prenez là dès le début des désagréments, seule ou combinée à des plantes plus spécifiques de la migraine comme la Partenelle.
C’est une anti-douleur et cicatrisante très utile
Pour la peau
C’est une super plante cicatrisante de la peau en externe : petite piqûre d’insecte, démangeaison, coup de soleil ou petite brûlure : son macérât huileux a toute sa place ici.
Il est tellement facile de préparer un macérât huileux maison quand on a une Lavande vraie au jardin : il vous rendra de grands services.
L’idéal est de préparer un macérât huileux avec intermédiaire alcoolique comme l’explique C. Bernard du site Althea provence : cela permettra d’extraire un maximum de constituants, tous n’étant pas liposolubles (par ex. les tanins, coumarines…). Voici le lien vers sa fiche explicative du process.
Si c’est la 1ere fois que vous faîtes un macérât huileux ou si vous souhaitez quelque chose de plus simple, une macération dans l’huile vous donnera satisfaction et permettra d’extraire les essences (utiles au niveau cutané). Voir ici la marche à suivre.
Sur les petites rougeurs du visage, une peau un peu desquamée par endroit, elle apporte un vrai plus (macérât huileux mais aussi hydrolat en hydratant la peau après).
Son hydrolat est très intéressant pour les peaux grasses, acnéiques.
On peut aussi l’utiliser pour désinfecter une plaie, nettoyer une petite blessure (cela peut se faire avec de l’hydrolat sur une compresse stérile, avec une infusion ou avec une alcoolature de lavande diluée avec de l’eau).
Contre les douleurs
Contre des douleurs rhumatismales, avec le binôme Romarin et Laurier que j’affectionne par exemple : dans un vinaigre ou baume pour une friction ou un macérât huileux en massage. Elle sera toujours plus agissante accompagnée d’autres plantes anti-inflammatoires.
Sur des contractures ou douleurs musculaires, là encore elle peut apporter un soulagement. Mais aussi contre les douleurs de colopathie, intestins irritables.
Enfin, elle peut détendre physiquement un plexus solaire, elle est donc très intéressante en massage également (macérât huileux ou baume) avec ou sans une prise en tisane en interne.
Côté féminin ?
Cette plante n’a pas de tropisme avec la sphère gynéco.
Cependant, si avant vos règles vous êtes du genre irritable, énervée et avec des céphalées, elle peut vous être très utile. Comme dis précédemment, il peut parfois être nécessaire de lui associer la grande camomille ou Partenelle.
Elle peut aussi être utilisée dans certaines leucorrhées en bain de siège et associée à d’autres plantes (sarriette par exemple, etc… 1 poignée de plantes sèches par litre d’eau) pour son action anti-inflammatoire, antiseptique et cicatrisante.
Et pourquoi ne pas l’essayer en massage sur le ventre en cas de crampe menstruelle ?
Avec tous les services qu’elle rend à la famille, elle a totalement sa place dans l’armoire familiale !
D'autres utilisations ?
Enfin, elle a été très utilisée contre les toux sèches type toux quinteuse (source Valnet). Seule ou combinée au Coquelicot par exemple puisqu’elle a un côté antispasmodique.
La Lavande peut aussi être utile en cas d’affection des voies respiratoires : combinée à d’autres plantes comme le thym, la sarriette ou l’eucalyptus, faire une infusion que vous inhalerez ensuite. Rien ne vous empêche de boire l’infusion une fois l’inhalation finie !
Elle est aussi très utilisée en cuisine : beaucoup de desserts, parfois quelques mets salés.
Son hydrolat peut être utilisé en prévention des poux chez les enfants : vaporiser l’hydrolat de Lavandula angustifolia pur, derrière les oreilles et la nuque avant l’école. Vous pouvez aussi l’utiliser dilué avec de l’eau en rinçage des cheveux.
Energétique chinoise
En médecine énergétique chinoise, elle apaise un Yang du foie hyperactif, ou un Vent du Foie : on se retrouve avec un mal de tête, (on a d’ailleurs la sensation d’une « montée » de la douleur dans le corps si l’on est à l’écoute de son ressenti), on est un peu tendu, irritable…. 1 infusion de lavande ou 1 cuillère à café d’hydrolat dans une petite tasse de jus de pomme, et le Yang du Foie redescend, la douleur à la tête s’estompe…. Pour l’avoir testé, c’est assez bluffant.
Elle calme le Shen et limite la stagnation du Foie en favorisant sa libre circulation – Apaise le Qi de l’Intestin également.
Y a t'il des contre-indications ?
Concernant la plante sèche / hydrolat ou alcoolature : c’est une plante très sécuritaire, pas de contre indications, pas d’interactions rapportées.
Les doses habituelles sont de 1 à 3gr de plante sèche par tasse – Alcoolature environ 30 gouttes jusqu’à 3 fois/jour pour un adulte – Hydrolat 1 cuillère à café par tasse en interne.
Grossesse/allaitement et enfants : consulter un(e) herboriste dument formé pour connaitre les dosages par précaution.
Sources :
Jean Valnet : traitement des maladies par les essences de plantes
Jeremy Ross : matière médicale à usage clinique
Patricia Dalmas : Guide des eaux florales et hydrolats
https://inpn.mnhn.fr/espece/cd_nom/105297
https://www.ventouxprovence.fr/reportages/lavande-grands-espaces-au-pays-de-sault/floraison-de-la-lavande.html
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