Je me sens toujours mal avant mes règles - suite

Nous avons vu dans la 1ere partie les symptômes en lien avec les envies de sucre ou d’aliments sucrés et ceux en lien avec l’anxiété, l’irritabilité et un sommeil peu réparateur. J’ai laissé pour mémo la partie sur les différents symptômes qui existent et les éventuelles causes. Nous allons aborder ci-dessous les crises de larmes et déprimes ainsi que la prise de poids qui peut souvent être présente dans un SPM. Il est bien sur, et malheureusement, tout à fait possible de « cumuler » plusieurs symptômes comme les pulsions sucrées et la prise de poids, avec un peu d’anxiété par moments.

Je parlerai un peu également du Trouble Dystrophique pré-menstruel (TDPM).

Quelques différents symptômes possibles

Différents symptômes Physiques

Ballonnements – Douleur et tension mammaires – Variations de l’appétit – Constipation/transit perturbé – Crampes, pesanteur, pression sur le bas de l’abdomen – Etourdissements / vertiges – Tendance aux ecchymoses – Fatigue ou Manque d’énergie – Céphalées – Insomnie, avec difficultés d’endormissement ou veille nocturne -Douleurs articulaires et musculaires – Nausées / vomissements – Problèmes cutanés (acné, dermite localisée, eczéma…) – Perte de libido – Gonflement mains / pieds – Prise de poids – Palpitations – Maux de dos …

Différents symptômes Psycho-émotionnels

Agitation – Anxiété – Confusion – Crises de pleurs – Déprime voire Dépression – Difficulté à se concentrer – Hypersensibilité émotionnelle – Troubles de mémoire – Irritabilité – Sautes d’humeur ou aggravation des troubles de l’humeur déjà présents – Nervosité – Accès de colère – Irascibilité…

et du côté des causes possibles

Ce sont des hypothèses encore à l’heure d’aujourd’hui, car les causes sont toujours mal connues.

Les taux d’Oestrogènes et de Progestérones fluctuent de façon normale dans le corps en fonction des moments du cycle. Différentes formes de déséquilibre oestrogène-progestérone peuvent se mettre en place dans le corps :

Chez certaines, le taux de Progestérone serait au départ anormalement peu élevé et entrainerait ensuite un excès d’oestrogènes (on parle d’Hyper-oestrogénie relative dans ce cas).
Il y a celles pour qui le taux de Progestérone est normal mais c’est celui des oestrogènes qui est trop élevé (on parle d’hyper-oetrogénie vraie, alors).
Enfin, c’est parfois le taux de Progestérone qui est trop élevé par rapport à celui des oestrogènes (on parle alors d’Hyperprogestéronémie).

Dans certains cas, il y a une problématique de « communication » de l’axe Hypophyse-Hypothalamus-surrénales avec :

soit un déficit en sérotonine (agissant sur l’humeur, le bien-être), avec sous-jacente une possible problématique de glycémie (le cerveau ayant alors besoin de glucides pour « fabriquer » la sérotonine)
soit un stress présent de façon régulière, qui avec son cortisol (hormone du stress) entrant en compétition avec la Progestérone empêche cette dernière d’agir comme elle le doit normalement.

Déséquilibre hormonal, mais également déséquilibre des neurotransmetteurs et hormone de stress peuvent donc être en cause lors d’un SPM. A cela peut s’ajouter voir être des causes sous-jacentes : des carences en vitamines et minéraux souvent présentes dans nos vies contemporaines (magnésium, calcium…), un problème de thyroïde non diagnostiqué ou encore un taux de vitamine D faible pouvant jouer un rôle dans des symptômes dépressifs, sans oublier les perturbateurs endocriniens présents absolument partout (ou presque, Cf. l’article sur Octobre Rose, 1ere partie) qui peuvent augmenter anormalement un taux d’oestrogènes par exemple.

Vous comprendrez donc la nécessité d’agir à plusieurs niveaux et sur plusieurs mois, avec les plantes pour rééquilibrer le corps, comme par exemple le Framboisier, le Gattilier ou encore la Sauge officinale, mais également en changeant votre alimentation et votre hygiène de vie de façon définitive. Nous allons voir 4 situations régulièrement rencontrées par les femme avant leurs règles.

Avant tout, je vous rappelle que ces éléments sont donnés à titre d’information. Je ne pose aucun diagnostic, car ils sont réservés à votre médecin. Ma pratique est complémentaire et ne remplace en rien un avis médical. Lorsque cela est possible, vous pouvez informer votre médecin traitant de votre démarche. D’autre part, Certains troubles nécessitent un suivi médical (comme par exemple le TDPM)

Enfin si vous suivez un traitement médicamenteux, demandez à votre médecin ou pharmacien si les plantes auxquelles vous pensez sont « compatibles » avec votre traitement.

Je pleure beaucoup/souvent et je ne sais même pas pourquoi...

Une hyperémotivité peut aussi, parfois, être présente. Les larmes coulent facilement, presque sans raison, le moral est en berne lui aussi. Dans ce cas, c’est votre hormone Progestérone qui pourrait être en excès. Et certains neurotransmetteurs (vos messagers chimiques) comme par exemple la Sérotonine qui joue un rôle sur votre sérénité, tranquilité seraient eux en déficit. La sérotonine a besoin d’acide aminé comme le tryptophane mais également de certaines vitamines et minéraux (comme les Vitamines B, D ou encore le Fer) pour être synthétisée-fabriquée par l’organisme. Elle n’est pas seule à jouer sur votre humeur, d’autres neurotransmetteurs peuvent bien évidement être impliqués. Si votre alimentation est carencée, en plus du déséquilibre latent dans la balance Oestrogènes-Progestérones votre humeur peut-être grandement affectée. Et dans notre monde contemporain, une alimentation manquant de vitamines et minéraux essentiels est tout à fait possible. N’hésitez pas à réviser déjà votre alimentation si besoin, faites un point avec un professionnel de santé si vous avez besoin d’aide. Ajouter germes de blé (si pas d’allergie au blé) et levure de bière à vos repas pour apporter une dose de Vitamines B, de nombreux minéraux et certains acides aminés. Avant de vous jeter sur des compléments, essayez d’adopter un principe de chrono-nutrition avec un goûter sucré comportant des fruits, des fruits à coques (amandes, noix, noisettes), du chocolat noir (dans l’idéal à 80% et plus si vous aimez!) et des glucides complets, des légumineuses au repas du soir avec des légumes. Pourquoi ? Car le tryptophane, dont on a parlé plus haut, est fabriqué à partir de l’alimentation. D’autre part, parce que d’autres acides aminés sont en compétition avec lui, il est important de consommer des glucides sous forme de céréales complètes et légumineuses le soir. Ne pas oublier de chouchouter votre microbiote (car une grande partie de la sérotonine y est synthétisée même si ce n’est pas la plus agissante sur votre humeur), de consommer régulièrement des Omégas 3 végétaux et animaux, et de vous assurez d’avoir un taux de Vitamine D correct.

Côté plantes ? Cela passera encore une fois par la régulation, le rééquilibrage de votre cycle. Framboisier (Rubus idaeus) ou encore l’Achillée millefeuille (Achillea millefolium) par exemple, soutenir le chef d’orchestre qu’est l’Hypothalamus avec des plantes adaptogènes bien ciblées, et surtout utiliser des plantes utiles sur la déprime comme le Millepertuis (Hypericum perforatum) par exemple. Attention ! ce dernier à de très nombreuses contre-indications et interagit avec de nombreuses molécules dont celles de la pilule ! La encore, ce rééquilibrage peut nécessiter plusieurs mois.

Focus sur le Trouble Dysphorique Prémenstruel ou TDPM

Bien plus impactant qu’une simple déprime et des pleurs avant les règles comme évoqué plus haut, ce trouble impacte grandement la vie sociale et professionnelle et occasionne souvent des pensées suicidaires. Il n’est donc pas à prendre à la légère, car les symptômes sont intenses, invalidants avec une totale remise en cause de qui l’on est, de la confiance en soi par exemple. Il est impératif d’en parler avec votre médecin, votre gynéco-sage femme, car sa prise en charge nécessite souvent un accompagnement psychologique, l’aspect psychique des symptômes étant intense . Son diagnostic est complexe, les mécanismes mal connus. Quoiqu’il en soit, ne pas rester seule, se faire accompagner est primordial. En parallèle d’un accompagnement médical, vous pourrez bien sûr réviser votre alimentation et hygiène de vie en reprenant par exemple une activité physique. Mais sachez que dans cette situation intense les plantes médicinales ne sont pas adaptées.

Je prends 3 kg sans raison et je me sens gonflée ...

Chez certaines, le taux de Progestérone n’est pas assez élevé au départ. Le déséquilibre des hormones Œstrogènes-Progestérones peut avoir des incidences sur d’autres hormones. Les Œstrogènes favorisent la rétention d’eau en impliquant l’Aldostérone (une autre hormone) et en augmentant la perméabilité des vaisseaux. Parmi ses nombreux rôles, la Progestérone a celui de faire diminuer le taux d’Aldostérone ou plus exactement elle joue un rôle d’antagoniste. Hors si cette Progestérone est déficitaire, elle ne peut effectuer correctement son rôle de régulation. Lorsque la sécrétion d’Aldostérone augmente, l’élimination des liquides diminue. Le déséquilibre entrainerait ainsi une rétention des liquides de façon passagère => le fameux gonflement, souvent au niveau du bas ventre et des hanches, voir des seins et avec une petite prise de poids.

Côté plantes ? Soutenir le corps pour rééquilibrer le cycle bien sur, avec des plantes comme le Framboisier, le Gattilier (bien vérifier les éventuelles contre-indications avant toute prise) mais aussi via l’axe hypothalamus-hypophyse-surrénales. Pourquoi ? Car l’hypothalamus est le grand chef d’orchestre de votre système endocrinien, et donc de vos hormones. Quelques jours avant les règles, s’aider de plantes jouant un rôle diurétique comme le Pissenlit (Taraxacum officinale), le Frêne (Fraxinus excelsior) ou encore l’Ortie (Urtica dioica) bien utile avec ses minéraux sera pertinent afin de laisser le temps du rééquilibrage en parallèle.

La vue de l'énergétique chinoise

On s’intéressera bien évidemment au méridien du Foie, car ce dernier stocke le sang en médecine chinoise. Mais pour ces symptômes où l’humeur est impactée, l’état du Coeur et du shen seront aussi questionnés. La Rate et le Rein suivant les symptômes qui sont présents chez vous peuvent aussi être en déséquilibre. Excès ou manque de Yang par exemple, seul le questionnement permettra d’identifier les déséquilibres présents. Il m’est difficile de vous citer quelques plantes tant les symptômes peuvent être différents et nécessiter des plantes elles aussi totalement différentes.

Quoiqu’il en soit, toute période avant les règles vécue comme difficile, invalidante, remettant en cause votre quotidien devrait vous inciter à être accompagnée. Sauf dans des cas extrèmes, les plantes médicinales peuvent venir rééquilibrer votre corps en douceur et sur le long terme. Se sentir mal, souffrir, prendre 3 kg chaque mois, être irritable ou avec des maux de tête, ce n’est pas normal. C’est par contre un/des signe(s) qu’il est temps d’agir pour vous.

Sources :

https://www.revmed.ch/revue-medicale-suisse/2010/revue-medicale-suisse-258/syndrome-premenstruel-envie-de-sucre-et-serotonine

https://www.msdmanuals.com/fr/accueil/probl%C3%A8mes-de-sant%C3%A9-de-la-femme/troubles-menstruels-et-anomalies-du-saignement-vaginal/syndrome-pr%C3%A9menstruel-spm