Mon amie la rose
La Rose. Si connue, est pourtant parfois réduite à son seul parfum.
Il existe énormément de variétés de rose, mutées, croisées, voire hybridées.
La Rose de Damas – Rosa damascena, mais également la Rose gallique – Rosa gallica. La rose musquée, Rosa moschata, utilisée pour produire une huile végétale pour la peau, toutes sont issues à l’origine de l’Eglantier, appelé également rosier sauvage ou rosier chien – Rosa canina.
La Rose est cultivée depuis plusieurs siècles et dans de nombreux endroits du globe.
Les plus connues sont chez nous les cultures de roses de mai utilisées dans le domaine de la parfumerie.
Et la Rose cultivée en Bulgarie, dont il existe un terroir de la vallée des roses.
J’aborderai ci-dessous uniquement les variétés utilisées au niveau médicinal.
Quelques (très) rapides infos botaniques et jardinières
La rose fait partie de la famille des rosaceae, ça ne s’invente pas !- qui compte de nombreuses plantes aussi bien du côté des arbustes que de celui des herbacées.
En effet, Sorbier, Aubépine, Prunellier mais aussi Ronce, Potentille ou encore Aigremoine sont toutes des Rosaceae.
Plusieurs nom latin pour plusieurs variétés. On utilise en herboristerie indifféremment Rosa damascena ou Rosa gallica principalement.
La MTC utilise les boutons de Rosa rugosa.
Et en gemmotherapie c’est Rosa canina dont on cueille les jeunes pousses.
Le rosier est un arbrisseau épineux, sarmenteux, qui se plait dans les terres plutôt épaisses, grasses, argileuses. Le Rosier sauvage – Rosa canna – lui est plus facile à implanter en terrain pauvre.
Trouvable dans de nombreux jardins, c’est une plante gourmande, surtout si le terrain est pauvre. Et il faut régulièrement en tailler les tiges. Le rosier peut facilement atteindre 2m sans être de variété grimpante.
Planté de préférence en automne dans les régions douces et au printemps au Nord de la Loire.
Il faut attendre 1 an minimum pour ne pas trop épuiser la plante avant de cueillir ses fleurs. Elles seront ensuite émondées et mise à séchées, pour être utilisées en tisane. Attention à bien identifier vos rosiers avant cueillette, même si on dit couramment que toutes les roses sont utilisables.
Les producteurs distillent ces fleurs afin d’obtenir un hydrolat puissant, parfumé et bien plus responsable que son HE qui nécessite presque 3 à 5 tonnes de pétales pour 1 kilo d’huile essentielle.
A noter que l’on utilise également son faux fruit, appelé cynorrhodon et cueillable à l’automne.
Il est riche en Vitamine C, mais il faudra faire attention à la température de votre infusion car cette vitamine ne supporte pas la chaleur !
On en fait aussi des confitures, le fameux « gratte-cul » et des sirops.
Pourquoi est-elle incontournable ?
Facile à avoir au jardin ou à trouver en herboristerie, elle viendra vous aider dans différentes situations
Elle apaise et réconforte
Utile en infusion pour apaiser mais aussi équilibrer l’aspect émotionnel. Elle soutient en cas d’émotivité, de colère aussi et apporte sa douceur. C’est une réconfortante.
Elle peut être utilisée en cas de choc, de coup de blues ou d’instabilité émotionnelle (si ces symptômes devaient persister, consulter un professionnel de santé).
Elle vient aussi apaiser les enfants agités dès 6 mois, nerveux, frustrés, colériques (tout comme les grands et associée à d’autres calmantes pour adulte éventuellement).
Son infusion, (diluée avec de l’eau ensuite) peut même être intégrée dans un biberon pour calmer un bébé de plus de 6 mois. Comme la Camomille matricaire, vous pouvez également l’utiliser dans le bain pour détendre un enfant (seule ou combinée à la Camomille) :
Préparez une infusion avec 6 cuillères à café de fleurs pour 2 litres d’eau, laisser infuser 10 à 15mn à couvert puis filtrer et verser dans l’eau du bain. Y laisser l’enfant environ 15/20mn.
Apaise aussi le système digestif
Légèrement anti-spasmodique, elle peut apaiser des coliques. Utile en cas d’irritation intestinale, en interne chez l’adulte la Rose va diminuer les douleurs. La présence de ses tanins ont un effet « pansement » : diluer 1 à 2 cuillère à café dans un peu d’eau – 2 à 3 fois/jour.
La médecine chinoise considère qu’elle régule le Foie et agit sur les dysharmonies Foie-Estomac si fréquentes dans notre monde contemporain.
Plutôt qu’agir de façon drastique, on cherche à équilibrer le Foie par la douceur avec la Rose.
C’est une astringente et régénérante cutanée
Très utilisée au niveau cutané, son hydrolat est de toutes les compo.
Peau relâchée, 1eres rides, elle apaise rougeurs, démangeaisons cutanées et parfois couperose.
On l’utilise seule comme tonique, avant d’appliquer ensuite serum, crème ou huile sur le visage. Elle sert aussi après le démaquillage.
Je trouve que sur les peaux les plus sensibles son astringence peut parfois être un peu too much donc j’aime l’associer à l’hydrolat de Fleur d’oranger ou de Ciste ladanifère dans ce cas. Quoiqu’il en soit, c’est une incontournable de la peau. Ne serait-ce que pour le bonheur de son parfum qui apporte ce « je ne sais quoi » à chaque utilisation. Elle complète merveilleusement l’huile de rosier musqué, malheureusement non produite en France.
Michel Faucon la recommande également dans les gerçures du mamelon accompagnée de l’hydrolat de Ciste ladanifère et de celui d’Hélichryse par exemple.
Elle peut enfin être utilisée en cas de rougeur des yeux, petite irritation ou fatigue oculaire post écran : seule ou accompagnée de Camomille matricaire et/ou de Bleuet !
Très utile Côté féminin - sphère gynéco
Ce n’est clairement pas la plante la plus utilisée sur la sphère gynéco, mais on oublie trop souvent qu’elle peut réduire les spasmes et calmer les irritations d’un SPM. Déjà, c’est un vrai plus.
Surtout quand, SPM, dysménorrhée sont liés, comme souvent, à un beau déséquilibre du foie. Elle a un vrai rôle à jouer dans une tisane dédiée à ce type de symptômes. Et son côté apaisant est un vrai plus chez celle qui sont facilement irritées lors de cette période !
Enfin, son astringence et son action sur la peau irritée font d’elle une plante bien utile dans les démangeaisons vulvaires par exemple, accompagnée de plantes plus ciblées.
D'autres utilisations ?
Enfin, la Rose est divine en cuisine. Salade fruits, crème dessert, petits gâteaux ou boisson plaisir, la Méditerranée regorge de mets sucrés utilisant son parfum !
Retrouvez ici la recette d’un latte à la Rose.
Y a t'il des contre-indications ?
Aucune contre indication connue à ce jour. Utilisable chez les bébés dès 6 mois en topique.
Sources : Michel Faucon – Les hydrolats, traité d’aromathérapie scientifique
F. Couic Marinier – C. Cieur & L. Destephe Vidal : se soigner avec les hydrolats
P. Dalmas : Guide des eaux florales
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