Le coing en intersaison
En cet automne trop doux, les fruits peuvent largement nous aider à retenir les liquides (et éviter que le Yang ne s’échappe). Je vous propose une petite présentation du coing, fruit tombé en désuétude. Autrefois très présent dans les haies et facile à trouver en campagne, il disparait peu à peu. Ces fleurs printanières sont pourtant tellement belles ! dignes des rosaceae auxquelles il appartient.
La variété européenne est Cydonia oblonga. La variété orientale est Fructus Chaenomeles Lagenariae, voire psyedocydonia sinensis, elles sont considérées comme ayant les mêmes propriétés. Il existe aussi le Chaenomeles speciosa, le coing du Bengale, utilisé en médecine tibétaine. Il ressemble à une grosse poire à la peau très duveteuse et se consomme cuit uniquement (ou presque !).
En diététique chinoise, j’ai trouvé plusieurs noms en pinyin se rapportant au coing : Mu li chez P. Sionneau/J. Chapellet mais aussi Ma gua (fruit du coing chinois séché) du côté anglosaxon… et même Wen Po (si quelqu’un peut m’éclairer, je suis preneuse).
De Nature tiède, de saveur douce et acide avec un Tropisme : Rate/Estomac et gros intestin (et Foie pour certains).
Le coing met tout le monde d’accord pour son action sur l’Estomac et les intestins : il aide à chasser les stagnations alimentaires et lutte contre le Qi Ni (remontées à contre-courant) et bien sûr a une action astringente contre selles très molles /diarrhées.
De plus sa nature tiède réchauffe l’organisme et va stimuler ses fonctions. Idéal en période d’intersaison quand il faut prendre soin de la Rate et du système digestif au global. La saveur douce sera donc bien utile et combinée à la saveur acide, elles vont générer les liquides organiques.
J’ai aussi trouvé d’autres utilisations en lien avec le tropisme au Foie : il détendrait les tendons/ligaments et éliminerai l’humidité (vent-humidité) et douleurs dans le bas du corps. Intéressant et à tester.
JF Cazin proposait dans son traité une recette de Vin de coing (obtenu par simple macération) utile dans les cas de convalescence ou de faiblesse générale des personnes âgées. Ce vin était aussi utilisé contre les prolapsus. Il fallait bien faire attention à la constipation qui pouvait suivre…Mais quel parfum devait avoir avoir ce vin médicinal, car le coing exhale un parfum très doux !
J’ai également trouvé cette utilisation en externe du côté de l’Asie, où il est utilisé contre les plaies/coupures. On retrouve là encore sa capacité à resserrer, retenir.
Mais côté cuisine ? Il est si gourmand. Si nous connaissons tous la pate de coing, qui se marie très bien en tarte aux courges d’hiver ! de l’autre côté de la Méditerranée, les coings dans les tajines sont délicieux.
J’ai trouvé une très gourmande recette de coing aux épices de type chutney, idéale pour accompagner son action réchauffante. Et je garde précieusement mon Cheong, sirop de coing fermenté coréen, véritable alicament découvert il y a quelques années chez Luna Kyung. Il permet surtout de retrouver le goût si délicat du coing en infusion, et c’est délicieux (en plus d’être si facile).
Et enfin pour ne rien oublier, le coing tranché fin peut être séché et venir agrémenter différents plats mais aussi tisanes.
Et vous le coing, vous l’aimez comment ?