Usages

ARNICA MONTANA PLANTE MENACEE

Pour rappel ou information : à aujourd’hui il s’agit uniquement de plantes sauvages poussant donc naturellement qui sont utilisées dans toutes les déclinaisons possibles de préparations finales.

Parties utilisées : Capitules (fleur), plante entière ou partie aérienne selon les mode de préparation.

Propriétés principales : anti-inflammatoire, tonique veineuse, astringente, cicatrisante (plaie non ouverte uniquement).

Quelques indications principales : douleurs internes suite à violent traumatisme, douleurs externes, choc, arthrose ancienne, …

Du fait de sa rareté, son usage sera donc à réserver à des situations très douloureuses (entorses, fractures, gros traumas, douleurs anciennes…)

Usage externe uniquement (sauf homéopathie)

Contre indications : principalement concernant l’huile essentielle, contre indiquée aux femmes enceintes, enfants de moins de 6 ans. Autres formes : personnes allergiques aux asteracées

Etat de la menace sur cette plante et sur son biotope ?

Si en 2010, l’UICN classait l’Arnica montana dans la liste des plantes « à préoccupation mineure », la situation aujourd’hui (2022) a bien changé : la plante est en danger… Dès les années 2000, un plan de gestion des ressources était mis en place au sein du parc naturel du ballon des Vosges. D’autre part, depuis l’année 2018, la récolte est faible et ne peut répondre à une demande toujours croissante. En 2020, la cueillette dans ce même parc des Vosges a carrément été annulée faute de ressources en plantes suffisantes. Sans compter que la pratique agricole(1) aurait par endroit totalement modifié l’écosystème nécessaire à la plante, amenuisant là aussi son renouvellement annuel. Des cueilleurs travaillant en sous-traitance pour de grands groupes et pas toujours formés, se rendent donc sur d’autres sites. Si la  récolte de l’Arnica montana est réglementée voire très réglementée dans de très nombreuses régions (2)(3), on assiste malgré cela à de nombreux « pillage » de site(s). Ces derniers ne sont que peu voire pas surveillés. Et l’appât du gain pour des cueilleurs non professionnels reste grand.

Aujourd’hui les cueilleurs professionnels (AFC) ont tiré la sonnette d’alarme : l’Arnica surutilisé notamment sur de petits hématomes sans conséquences pourrait bien disparaitre si nous ne changeons pas notre consommation et nos actions sur la préservation de l’espèce.

Peut-on le remplacer ?

Et en attendant que peut-on faire ? Agir à son niveau, chacun, afin que nos choix en tant que « consommateurs » ne viennent pas encourager une demande bien trop forte et démesurée sur cette plante sauvage. 

Pour les petits bleus, qui pour rappel disparaissent d’eux-mêmes en quelques jours !, vous pourrez appliquer un peu de glace dessus.

A utiliser en externe uniquement :                        Le macérât huileux de Pâquerette – Bellis perennis ou sylvestris – peut tout à fait remplacer l’Arnica montana sur les petits hématomes.

Testé aussi avec succès, le macérat huileux de Millepertuis – Hypericum perforatum – avec pour précaution de ne l’utiliser qu’en soirée car la plante est photosensibilisante (pas d’exposition au soleil donc après l’application !).

L’avantage de ces 2 macérâts, c’est qu’ils sont totalement réalisables à la maison si l’on possède les plantes au jardin.






Culture(possible ou non ? Dans quelles conditions ?…)

Si vous n’habitez pas une région où elle pousse spontanément, il peut être difficile de l’implanter au jardin médicinal. L’Arnica montana a besoin d’un climat continental frais, assez humide, de terrain siliceux… des tests de mise en culture sont réalisés depuis 2019 en Rhône-Alpes ainsi qu’en Ile de France, mais il faut du temps avant de comprendre ce qu’il est possible de faire, d’adapter….
En attendant, vous pouvez tenter d’implanter chez vous une variété : l’Arnica des plaines ou Arnique américaine ou Arnique du Mexique – Arnica chamissonis – à qui l’on attribue les mêmes propriétés que l’Arnica montana. Mais ne rêvez pas trop si vous habitez en région méditerranéenne ou atlantique : il y fait trop chaud. Il vous faudra tenter une implantation en zone située au Nord, bien  ombragée donc, protégée par de grands arbres ou arbustes car il pousse en lisière de forêt.
Un sol acide à neutre, plutôt pauvre lui conviendra. Et si l’Arnique supporte sans problème les températures très basses (jusqu’à – 38°) les sécheresses et canicules ne sont pas du tout de son goût. Vous pouvez trouver des graines ou parfois des plants à repiquer chez les pépiniéristes spécialisés en plantes médicinales entre autre.
 

Période de récolte : de Juin à Août suivant la localisation.

Un article de Plantes et Santé daté de février 2022 pour aborder cette problématique. 

Le communiqué de presse de l’AFC (Association Française des Professionnels de la Cueillette) 

Sources : 

(1) http://planteetplanete.org/continents/europe/les-menaces/

(2) https://www.techno-science.net/glossaire-definition/Arnica-des-montagnes-page-2.html

(3) https://www.tela-botanica.org/eflore/?referentiel=bdtfx&niveau=2&module=fiche&action=fiche&num_nom=6646&type_nom=&nom=&onglet=statut

https://www.tela-botanica.org/eflore

https://inpn.mnhn.fr/espece/cd_nom/83874

https://www.iucnredlist.org/fr/species/162327/5574104

https://www.aromatiques.fr/autres-plantes-medicinales/452-arnica-des-plaines.html

Livre A. MERCAN : Manuel de phytothérapie écoresponsable

Crédits photos : https://api.tela-botanica.org/img:000019534O.jpg – https://api.tela-botanica.org/img:000084100O.jpg – https://api.tela-botanica.org/img:002350733O.jpg

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