Oui, pourquoi se contenter de ce que l’on trouve sur les étals et qui peut nous sembler parfois restreint en terme de choix, alors que certains revendeurs et la grande distribution nous propose de tout et toute l’année ?
Il y a plusieurs raisons en fait. L’une va impacter les hommes, les agriculteurs, et par ricochet la Nature. L’autre va impacter notre santé, notre vitalité propre.
Petite revue des options.
L’impact sur L’homme et son environnement
En choisissant un aliment de saison, nous sommes amenés par ce choix à avoir un impact sur la qualité de vie du producteur. Mais également sur la Nature au sens large
Je ne vais pas parler de grande distribution, nous avons suffisamment d’information pour savoir aujourd’hui qu’un légume/fruit acheté peu cher ne permet pas de rétribuer correctement celui qui l’a produit. Le prix d’achat pouvant se résumer parfois à quelques centimes d’Euros. Sans parler de l’impact sur la Terre d’une production à grande échelle, souvent aidée par les produits chimiques.
Choisir L’Homme
Privilégier l’achat auprès de producteurs locaux, sur les marchés ou à travers les paniers livrés de différentes associations existantes, c’est déjà contribuer à une relation meilleur entre producteur et consommateur.
Un prix de produits qui permet à chacun de s’y retrouver : l’agriculteur gagne mieux sa vie, le consommateur ne paie pas beaucoup plus cher contrairement aux idées reçues.
On reprend contact aussi avec l’humain, on recrée du lien : demander à un producteur ou paysan quand arriveront les 1eres tomates de pleine Terre si savoureuses ou les courges en hiver pour préparer des soupes…. Et on retrouve aussi nos sens : ah l’odeur des fraises de pleine saison sur un marché !
Je préfère les producteurs locaux sur les marchés ou qui pratiquent la vente à la ferme, la livraison de paniers.
Choisir l’Homme c’est aussi aller dans le sens d’une répartition plus équitable des richesses dans le monde (oui, petit à petit c’est possible).
« La production massive …. (Europe et Etats-Unis principalement) permet des prix de revient tellement bas que le transport d’un produit ne représente plus qu’1 % de son coût global…..cette course au profit de masse se traduit par des expropriations illégales de paysans chassés de leurs terres et allant grossir le rang des déshérités … »*
Si nous choisissons des producteurs/paysans locaux, nous permettons non seulement à ceux qui vivent près de chez nous de gagner plus correctement leur vie, mais également à ceux qui vivent bien plus loin (pays émergents ou en voie de développement) de pouvoir avant tout se nourrir de leur propre production.
Pour des produits plus exotiques (mangue, ananas, café, bananes,…) il ne s’agit pas de passer à l’excès inverse !
Autrefois seuls les épices et certains fruits étaient importés et réservés à une élite.
Pratique qui était donc à la marge de la consommation d’un pays. Aujourd’hui, c’est plutôt le contraire qui est de mise. Alors sans être exclusivement locavore, il est tout a fait possible de consommer de façon plus « éco-citoyenne ».
Rien ne nous empêche de privilégier des aliments issus d’un commerce dit équitable : garantie d’une rétribution plus juste des producteurs et respect de l’environnement.
Quant aux agrumes, il existe une très belle production dans le Sud-est de la France et en Corse. Malheureusement, il est encore aujourd’hui parfois difficile de trouver dans certaines régions éloignées de celles-ci un Citron de Menton ou un Pomelos Corse. Cela suppose de demander au commerçant chez qui l’on se fournit de voir s’il peut en avoir sur ses étals. S’il en a la vente, c’est en général possible.
Choisir la Terre
Ensuite, choisir des productions en agriculture raisonnée ou bio, c’est aussi agir directement pour demain.
Préservation de notre santé (nous ne connaissons que très mal l’impact des pesticides sur nos organismes sur un long terme), et préservation de la qualité Terre afin qu’elle continue à jouer son rôle 1er, c’est à dire préserver une activité nourricière de la Terre.
Nous ne consommons que ce que la Terre peut produire à cette saison, nous respectons le cycle de la Nature.
Un printemps « en avance », plus beau et chaud qu’habituellement nous donnera une envie de primeurs plus rapidement. Si la Terre s’est réchauffée plus vite, ces primeurs arriveront un peu plus tôt sur nos étals. Au contraire, avec un printemps plus froid les primeurs peineront à sortir de Terre, et nous nous auront encore envie de plats qui nous réchauffent.
« ….revenir autant que possible à une transformation locale des aliments, limitant ainsi les transports sur de grandes distances. »*
Et oui, moins de produits importés (camion, bateau, avion) c’est aussi une pollution qui diminue indirectement. Des aliments moins traités pour se conserver le plus longtemps possibles, c’est moins de pollution (cachée) pour mon corps.
Je fais attention aux étiquettes et privilégie les aliments de ma région.
Choisir la Terre, c’est aussi encourager la biodiversité si importante à notre vie, et la spécificité de chaque territoire.
« Selon la FAO (Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture), 75 % des variétés agricoles cultivées dans le monde ont disparu depuis 1900, et avec elles un patrimoine génétique d’une extrême richesse, notamment d’adaptation aux spécificités locales des sols. Ainsi, une seule variété de fraise occupe 80 % des surfaces mondiales consacrées à ce fruit (alors qu’on compte 1200 variétés de fraises sur la planète !). »*
A travers nos choix d’achat, encourager la culture de variétés dites anciennes, c’est s’assurer de retrouver des produits locaux adaptés aux particularités du sol, du climat et rendre sa place à la notion de terroir et du goût.*
Je choisis des variétés locales, chez les producteurs du cru. La diversité se trouve aussi dans les fromages, les viandes, choisir des commerçants locaux, c’est pouvoir leur demander d’où vient le produit qu’ils proposent.
Sans parler de l’impact sur l’Eau. Denrée si précieuse pour nos vies
et par endroit si rare sur notre planète.
« …La région d’Agadir au Maroc mobilise ainsi la quasi totalité des réserves en eau pour ses grandes exploitations de cultures intensives (conventionnelles mais également biologiques). Les paysans locaux sont ainsi en partie privés d’eau pour leurs cultures… »*
Avez-vous vraiment envie de tomates dès février ?
L’impact sur ma Santé et ma vitalité
Ma santé
Car sur ma santé, l’impact ne se mesure pas toujours immédiatement. Hors nous savons aujourd’hui que les aliments que nous consommons n’ont jamais été aussi pauvres nutritivement !
Un légume qui pousse dans une Terre trop exploitée et appauvrie ne peut être que lui même pauvre en terme de nutrition (minéraux, oligoéléments). Celui qui pousse dans une Terre dopée aux engrais chimiques voit son goût, sa saveur parfois totalement modifiée (des asperges « nourries » aux engrais chimiques sont souvent très acides par exemple). Quant à ceux qui poussent « hors sol »…comment voulez-vous qu’ils puissent avoir un quelconque intérêt ?
D’autre part, ce légume ou fruit produit loin de chez moi est non seulement cueilli avant sa maturité, mais pour le « maintenir » pendant toute la durée du transport et le temps passé sur les étals, il subit également plusieurs traitements chimiques.
Sans parler des antibiotiques et autres hormones utilisés dans l’élevage et des conditions peu respectueuses de l’animal.
Consommer des aliments de saison (légume ou fruit) et produit localement, c’est déjà s’assurer qu’il est ramassé ou cueilli à maturité. Sa saveur est donc « à point »et son goût s’en ressent.
Un légume qui a eu le temps de pousser correctement et en pleine Terre, c’est une assurance qu’il a pu lui-même faire le plein de nutriments puisés dans cette Terre. Et donc qu’il peut restituer cela lorsque je le consomme.
Des carottes sur un marché, encore entourées de la Terre où elles ont poussées nous rassurent bien plus sur leur vitalité que celles emballées dans une barquette et sous plastique, voire carrément déjà pelées et émincées.
Un fromage consommé à la bonne saison (je pense aux fromages du chèvre qui reviennent au printemps par exemple), c’est l’assurance qu’il est produit avec un lait plus riche en nutriments et que l’animal et le cycle de la Nature ont été respectés.
Vous connaissez tous le fameux : « que ton alimentation soit ta 1ere médecine » d’Hippocrate.
Là, cette phrase prend tout son sens.
Il peut parfois être nécessaire de changer un peu son alimentation, voire carrément si nous sommes des adeptes de plats tout prêts, ou de « cuisine au micro-ondes ». Mais ce changement alimentaire ne doit pas être source de frustration, c’est au contraire l’occasion de (re)découvrir de nouveau goûts, de nouvelles saveurs et la possibilité de faire autrement.
Car l’impact des aliments à moyen ou long terme se ressent aussi sur mon sommeil, sur mon énergie, sur mon équilibre psychique.
Je choisis des aliments de saison. Je privilégie les aliments non transformés.
Ma vitalité
Consommer des aliments de saison et locaux, c’est aussi impacter son énergie à un autre niveau : mon corps ne « dépense pas d’énergie » à s’adapter à un aliment hors saison.
Consommer des tomates en hiver par exemple (je parle de tomates crues), c’est obliger son corps à « réchauffer » l’aliment pour pouvoir le digérer.
Mon corps doit s’adapter à quelque chose qui est différent de la saison sous laquelle je vis, je dépense plus d’énergie, et à moyen ou long terme mon énergie vitale est diminuée.
Et si je consomme tous les jours des aliments hors saison cela devient un cercle vicieux (je me fatigue en m’adaptant à cet aliment, et comme je suis fatigué j’en consomme plus pour faire le plein d’énergie…).
La Médecine Traditionnelle Chinoise l’a bien compris et à travers l’aspect diététique recommande certains aliments en fonction de certaines saisons afin de renforcer sa vitalité.
Si je suis en pleine forme, je peux déployer mon énergie vers d’autres choses (projets professionnels ou personnels).
L’impact sur « ma place », mon ancrage
Impact peut être le plus subtile. Et pourtant.
En consommant des produits locaux, je m’ancre (in)directement dans mon territoire. Celui où je vis.
Mon corps n’a pas à s’adapter, il est en cohérence avec son environnement, le lieu où j’habite. Cela participe à mon ancrage physique et au soin que j’apporte à mon corps.
(Re)développer et « … affûter ses sens (odorat, goût, vue) contribue à un équilibre charnel sans lequel on « flotte » dans sa vie » selon Christophe André. Tout comme avoir une activité sportive qui me plait.
Le « pilier physique » est le 1er sur lequel je peux agir pour favoriser mon ancrage, (viennent ensuite le « pilier relationnel » et le « pilier mental » et enfin le « pilier spirituel »).
Ce 1er pilier reste facilement accessible, alors autant commencer maintenant.
Sources :
*https://www.colibris-lemouvement.org/passer-a-laction/agir-quotidien/manger-local-et-saison
https://www.colibris-lemouvement.org/magazine/lalimentation-notre-premiere-medecine
https://web.archive.org/web/20210116055720/http://www.ecosocioconso.com/wp-content/uploads/2015/04/dossier_consommer-local.pdf
P. SIONNEAU -R. ZAGORSKI : la diététique du Tao
R. ZAGORSKI : diététique énergétique : mode d’emploi
https://web.archive.org/web/20180127001310/http://www.psychologies.com/Moi/Moi-et-les-autres/Confiance/Articles-et-Dossiers/Trouver-sa-place/L-essentiel-avoir-le-sentiment-de-progresser/4